Sylvie Noailles, créatrice d’ours de collection

L’aventure « Histoire d’Âm’Ours » trouve sa genèse dans la rencontre de diverses activités personnelles, professionnelles, associatives. Comme beaucoup d’enfants je transférais un peu d’âme à mes ours et poupées qui devenaient confidents et tendres compagnons. Dès l’adolescence, j’ai cousu, créé des vêtements, tissé, tricoté, brodé et travaillé différentes matières dont l’aspect et le contact déclenchent l’idée et la sensation de la forme à venir. Pendant vingt-cinq ans, après des études d’Art, j’ai dessiné, animé personnages humains et animaux au service du cinéma d’animation.

A dix ans de la retraite, j’ai repris le chemin de l’université pour donner du sens à ma vie professionnelle et, dans cette deuxième vie de travailleur social, j’ai entendu, accompagné des personnes, animé des ateliers, exigeante sur la technique afin de s’en libérer, permettant que se révèle le potentiel créatif de chacun. En parallèle, j’anime des ateliers dans diverses associations.

Un soir d’hiver 2014, en triant mes tissus, j’ai retrouvé les chutes d’une jupe et d’une cape appartenant à ma sœur dans les années 60. Le premier ours est né ainsi. D’autres ont suivi, toujours dans des matières évoquant une époque, un souvenir et immanquablement plus visibles qu’un simple bout d’étoffe perdu au fond d’une armoire.

Et je me suis prise au jeu. Il me faut toujours, dans un premier temps, rencontrer une matière qui me donne envie de la travailler et induit d’elle-même la forme qu’elle va prendre. Il arrive que d’une même fourrure naissent plusieurs ours. Ils seront alors apparentés mais différents comme on peut l’être dans une fratrie et partageront ce même petit supplément d’âme que je ne peux m’empêcher d’insuffler dans mes créations. C’est pourquoi ils ont tous un nom et une date de naissance.

J’ai mis en place des ateliers au cours desquels chaque personne fabrique son ours dans les règles de l’art.

Au cours d’une exposition, il m’a été confié une très ancienne peluche malmenée par le chien de la famille. C’était ma première restauration. Une autre est venue. Maintenant je récupère les ours maltraités par le temps. C’est une approche un peu différente mais passionnante, associant inventivité et respect de ce qui est.

Uniques et fabriquées à l’ancienne, mes peluches sont destinées à un public d’amateurs ou collectionneurs. Je les vends à un prix respectant la matière utilisée et le temps passé. Je ne suis pas pressée.Â